À qui l'on s'adresse?
Parents, enfants, adolescents et adultes qui doivent composer avec le TDAH.
Ensemble avec nos forces et nos solutions!
Notre mission est d'offrir des services de pédagogie, de relation d'aide, d'observation en milieu scolaire à des enfants atteints de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), diagnostiqué par un médecin ou en processus de diagnostic ainsi qu'à des adultes atteints de TDA/H, diagnostiqué par un médecin ou en processus de diagnostic.
Nous aidons également les parents des enfants vivant avec le TDA/H à acquérir les habiletés nécessaires pour aider davantage leurs enfants à mieux s'intégrer socialement et à surmonter les difficultés reliées au déficit d'attention.
À propos de nous
La femme derrière Hyper-Lune
Que de souvenirs, quand je pense au jour où le médecin m’a annoncé que mon fils avait bel et bien un déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH)! Il me semblait bien aussi qu’il bougeait plus que la majorité des enfants de notre entourage, qu’il était différent des autres enfants, mais rien ne paraissait à première vue. J’étais si jeune et puisqu’il était mon premier petit prince, je n’avais aucune expérience. Comment pouvais-je savoir que mes méthodes n’étaient pas adaptées aux comportements de mon fils et surtout qu’il ne comprenait pas très bien ce que j’attendais de lui.
Je me souviens encore avoir cherché à gauche et à droite pour comprendre ce qui nous arrivait sans trouver vraiment de réponses claires. À l’annonce du diagnostic, malheureusement je n’étais pas plus avancée. Le médecin m’avait remis le titre d’un livre à consulter ainsi qu’une prescription de Ritalin sans autres explications et surtout sans me rassurer sur l’état de mon fils.
J’étais complètement anéantie lorsque je suis revenue à la maison. C’est en larmes que j’ai raconté à mon mari ce qui nous arrivait. Révoltée contre la médication que je croyais un moyen facile pour plaire au personnel scolaire, j’ai attendu quatre mois avant de donner un premier comprimé à Marc-André.
Si j’avais su à ce moment-là, si j’avais été rassurée...
Si on m’avait dit que Marc-André ne faisait pas nécessairement exprès d’oublier ses effets scolaires, de perdre ses mitaines et de bouger sans arrêt et surtout quand ce n’était pas le bon moment. Si quelqu’un m’avait dit que j’étais une Bonne Mère malgré le trouble de comportement de mon fils… si… si… si… si seulement j’avais eu plus d’explications et plus d’empathie de la part du spécialiste qui m’a appris cette nouvelle, peut-être que tout aurait été différent ? Si on m’avait référé vers une personne-ressource auprès de qui j’aurais obtenu l’écoute dont j’avais besoin, peut-être j’aurais perdu moins de temps à déprimer et je me serais relevé les manches plus rapidement pour aider mon fils.
Le sentiment d’avoir échoué avec notre propre enfant, le regard accusateur de l’entourage, les remarques blessantes d’inconnus dans les endroits publics, le rejet et l’isolement de notre enfant nous blesse profondément et c’est difficile à vivre.
Quand je pense à cette période de ma vie, je revois les difficultés et les préjugés que nous avons dû affronter ma famille et moi durant toutes ces années. Moi qui pensais qu’avec le temps tout serait différent pour les familles qui doivent à leur tour apprendre à composer avec un enfant ayant un TDAH, mais non, même après plus de 25 ans chez Hyper-Lune, les familles vivent les mêmes douleurs que les miennes.
L’isolement, le jugement, les tabous sont encore monnaie courante pour ces familles différentes. Le TDAH ne se voit ni au microscope ni à l’œil nu alors, il est difficile de croire que ça existe quand nous ne le vivons pas, au quotidien et pourtant c’est bien réel. Le fait d’avoir côtoyé d’autres parents, d’autres enfants et plusieurs professionnels de différents milieux m’a appris à dédramatiser la situation et à mieux aider mon fils. Seule, je n’y serais jamais arrivée. C’est parce que j’ai été bien entourée et soutenue que j’ai continué de me battre pour le bien-être de mon fils, de sa sœur et maintenant, c’est pour les familles que je le fais.
Un jour, j’aurai peut-être la joie d’être grand-mère et j’aimerais bien que mes petits-enfants n’aient pas à traverser le rejet et l’isolement parce qu’ils risquent d’être différents eux aussi.
Maureen Joseph
Mère d’un enfant TDAH et directrice
de l’organisme Hyper-Lune
Témoignage de Marc-André (fils de Maureen Joseph)
« Pour commencer, je ne me rappelle pas vraiment d’avoir été informé sur ce qu’était le TDA/H étant jeune. Ma mère me disait que c’était pour mon bien et que ça allait m’aider dans mon comportement à la maison et surtout à l’école. Au début, ça me dérangeait vraiment de prendre des pilules chaque matin et midi, car je ne me sentais pas comme un enfant normal. Cette médication me rendait ‘’légume’’ mais dans le fond j’étais juste attentif à ce que le professeur disait en avant de la classe. Plus les années passaient, plus je grandissais et plus les doses augmentaient, et plus je ne me sentais pas normal (être capable de me concentrer et écouter sans toujours avoir la tête et les idées ailleurs).
Rendu au secondaire, c’était tout un autre monde. Les professeurs sont différents avec les élèves, l’encadrement est aussi différent alors je me suis rebellé. Je prenais ma médication toute croche alors c’était le déclin. Je ne respectais plus mes professeurs et je me foutais de ce qui pouvait m’arriver. Mais il y avait des jours où j’avais envie d’apprendre des choses et c’est à ce moment-là que j’ai compris que j’avais peut-être besoin de prendre du Ritalin pour pouvoir fonctionner. Donc, je prenais mon Ritalin le matin, mais le midi je le jetais, car je voulais m’amuser.
J’ai lâché l’école à 16 ans, car je voulais avoir de l’argent. Grave erreur! Maintenant, étant adulte, je me dis que j’aurais dû rester à l’école, prendre mon trou et étudier. Maintenant rendu à mon âge, je sais que je suis hyperactif, je dirais même super hyperactif, j’ai toujours un regain d’énergie que les autres n’ont pas, mais la seule chose qui s’est améliorée, c’est que je suis capable de mieux me concentrer. Je vais toujours avoir ce déficit, mais maintenant je ne le perçois plus comme un problème, mais plutôt comme une partie de moi et ça fera toujours partie de moi. »
Marc-André, 25 ans
Ancien enfant devenu adulte ayant le déficit de l’attention avec hyperactivité sévère
Témoignage de Maureen Joseph
J’ai l’immense bonheur de vous informer que Marc-André est retourné à l’école et a décroché son diplôme de chef cuisinier, et ce, avec succès!
Jamais il ne s’est plaint que ses études étaient plates ou endormantes, au contraire, il était heureux d’y aller et d’apprendre pleins de nouveaux trucs pour faire à manger.
Aujourd’hui, il est chef cuisinier dans une mine au Nunavik et il adore son travail.
Cet enfant m’étonnera toujours, même si aujourd’hui c’est un homme, je continue de le découvrir et franchement, il m’épate! Je lui souhaite une bonne vie pleine de rêves et de nouveaux objectifs à atteindre.
À tous les parents, ne perdez jamais espoir quoi qu’il arrive, on ne sait jamais les belles surprises que nos enfants peuvent nous apporter.
Maureen